Kyoko avait décidé ce jour là de gratter les cours. Pas très sérieux pour l'une des meilleurs élèves du lycée, mais l'administration fermait les yeux car son comportement était irréprochable la plupart du temps et grâce à ses notes.
La jeune fille pouvait donc s'octroyer de temps en temps une matinée rien que pour elle, sachant qu'elle pourrait sans problème rattraper les cours. C'est Aiko qui allait encore péter un câble parce qu'elle ne sera pas présente.
Elle piqua un fou rire à la pensée de son "ennemie" ( et l'était-elle encore?) verte de rage et la rabrouant quand elle rentrerait ou bien ses lèvres pincées quand la jeune fille se rendrait compte que Kyoko ne viendrait pas en cours cette après midi.
Mais heureusement pour elle, la jeune fille avait trouvé la parade : s'avancer par rapport au programme pour être sure d'avoir encore plus de liberté sans se faire coincer sur ses résultats scolaires.
Bien entendu, cela avait l'inconvénient de s'ennuyer un peu en cours, sachant déjà ce que le prof allait s'évertuer à faire rentrer dans leurs petites têtes.
Pour le moment, Kyoko essayait d'oublier ce carcan scolaire et de profiter du début de printemps qui s'annonçait. Déjà, on commençait à voir des bourgeons sur le point d'éclore sur les nombreux cerisiers bordant les rues de la capitale, le soleil s'était fait plus présent et les gens sortaient beaucoup plus souvent.
Voulant profiter de ce temps mais seule, comprenez sans la foule de gens l'environnant, la jeune fille sortit son mp3 de son sac et mis son casque sur les oreilles, oublieuse de tout, même de l'aspect qu'elle avait avec ces deux gros coussins de mousses de chaque côté de la tête.
La musique commença à pénétrer son ouïe puis son corps et elle résistait à adapter son pas au tempo de la musique qui l'emmenait dans un autre monde...son monde...
Soudain, comme on enlève un scratch ou on zappe la télé, elle fut de nouveau brutalement dans la réalité. Kyoko mit un certain temps à comprendre qu'elle venait de heurter quelqu'un et que le contenu du sac de la jeune fille était à présent étaler sur le bitume.
Encore abasourdie, elle essayait de rattraper les choses, à force de "gomen" et se pencha pour rassembler les affaires de celle qui l'avait sorti de son rêve...
Non ! se morigénât-elle, c'est elle même qui ne faisait pas attention.